mardi 19 février 2013

Du harcèlement scolaire...ou l'article pas glam du mois

Quand j'étais petite, j'ai toujours été la PLUS petite, et de loin. C'était valable en primaire...puis au collège...au lycée...à la fac...eh attend! ça ne s'est jamais arrêté vu que j'ai arrêté de grandir à 1m53.
J'étais petite et plutôt menue...et puisqu'on se dit tout, j'avais un peu de moustache aussi - mais ça c'était avant (après j'ai découvert la cire).


Bref, comme beaucoup d'autres, j'aurais pu être un souffre douleur, une tête de turc, une cible facile...pourtant ça n'a jamais été le cas.
J'ai toujours eu ma bande d'amis, je n'ai jamais été isolée, même si j'étais assez timide.
D'ailleurs, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été plus ou moins copine avec tout le monde: les  lascars du collège comme les rebelles punks du lycée, les bons élèves comme les cancres à qui je filais des réponses en essayant de ne pas me faire gauler (je n'étais pas vraiment vaillante).
Jamais on ne m'a rackettée, ni menacée, ni obligé à quoique ce soit.

Je ne sais pas trop à quoi c'est dû. Un coup de chance?

Cette semaine encore, un garçon de 13 ans s'est suicidé à cause du harcèlement qu'il subissait à l'école.
 A l'âge où il devrait s'amuser avec des copains, faire des projets fous d'avenir ou simplement être pressé que cette dure période adolescente passe pour devenir adulte.
On pourrait se dire que s'il est allée jusque là, c'est qu'il avait d'autres problèmes. C'est probablement le cas mais en tout cas, ça a été un déclencheur.
ça m'a touché alors j'ai voulu en parler ici. ça m'a obligé à me rappeler de mon adolescence, plutôt paisible à côté de ceux qui subissent.
Je ne sais pas si les choses ont beaucoup empiré depuis que j'ai quitté l'école, mais j'ai l'impression que des enfants, de plus en plus jeunes sont en dépression à cause de ce type de harcèlement, de rumeurs lancées sur facebook.

Schématiquement, il y a:
- un harceleur (en général un caïd ou pseudo caïd, un gamin qui ne va pas bien mais qui se rassure en déversant sa haine ou sa colère sur un autre, plus faible - parfois aidé de ses chers copains)
- un harcelé (en général une cible dite "facile", isolée, sans copain, avec une particularité physique ou morale dont on va se moquer)
- des spectateurs passifs ou actifs (aujourd'hui, les spectateurs sont même parfois très actifs dans le harcèlement, ils prennent des photos, filment sur leur portable, mettent tout ça sur facebook ou youtube, ce qui amplifie tout).


Quel est la responsabilité des enseignants ou surveillants dans ces histoires ? des spectateurs, passifs ou actifs ? Peut-être que des enfants spectateurs en ont parlé à leurs parents...ou pas. Que pouvaient-ils faire concrètement? Je me pose des tas de questions.

Je ne sais pas si je suis dans le déni mais je n'ai pas non plus l'impression d'avoir assisté à du harcèlement non plus. Des moqueries, oui, bien sûr.
Mais de la méchanceté ciblée, au quotidien, je ne crois pas...mais je me demande. Peut-être que je banalise.

Je crois qu'on a tous intérêt à parler de ce genre de sujet autour de nous, pour montrer que NON, ce n'est PAS NORMAL de subir les violences physiques ou verbales d'un gamin violent mal dans ses pompes, comme ça n'est PAS NORMAL d'assister à ça sans rien faire.

Alors voici quelques pistes

Le site mis en place par le gouvernement: http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr
(franchement, à part leur campagne de pub à peine crédible, il y a quand-même des infos intéressantes comme ce numéro vert: NUMÉRO STOP HARCÈLEMENT : 0808 80 70 10)

Une critique du rapport gouvernemental ici:
http://blogs.rue89.com/restez-assis/2011/05/14/rapport-sur-le-harcelement-a-lecole-une-vision-bisounours-202926

Un témoignage ici:
http://www.rue89.com/2012/12/26/harcelement-scolaire-ca-ma-detruit-petit-feu-238088


Voilà, c'était le coup de gueule du jour. Promis je reviens bientôt pour un article plus léger.


5 commentaires:

  1. Disons que les profs voient pas trop ce qui se passent en dehors de la classe et que les surveillants sont trop occupés à confisquer portables, mp3 ou clopes. Du moins, c'est ce qui se passait dans mon lycée.
    Le harcèlement, j'en ai fait les frais surtout au collège. Et ouais, quand t'es enrobée, que t'as pas les Air Max (ou les si laides "requins") et que t'écoutes pas du rap ou du R&B t'es foutu. Des insultes, des baggares, le mec qui trouve ton sac sous le préau et que saute dessus comme un taré ... psychologiquement c'est dur et personne ne peut réellement t'aider. Parce que si t'as le malheur d'en parler à quelqu'un de l'établissement ou même à ton père, ils reviennent en douce et ça repart d plus belle ..."Fallait pas balancer".
    Alors je comprend que certains se suicident. D'autant plus s'ils ne sont pas bien entourés à la maison, ce qui n'a pas été mon cas heureusement.
    Aujourd'hui ce qui me rassure, c'est de voir tous ces abrutis qui se sont foutu de ma gueule sans boulot, sans diplômes, avec parfois 20 kg en plus et habillés comme des sacs. La roue tourne :)

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    1. Belle revanche effectivement! Par contre je continue de penser qu'il y a toujours quelque chose à faire. Peut être que ce numéro vert peut permettre à certains de passer cette première étape qui est d'en parler à quelqu'un, en attendant de trouver le meilleur moyen pour que le harcèlement cesse. Je crois que la détresse déprime mais c'est bien la solitude et le manque de soutien qui pousse au drame. Bises ma bellle

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  2. il faut en parler pour que cela cesse. très bel article et bien écrit

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  3. J'ai moi aussi tout comme toi été interpellée par cet évènement, qui malheureusement n'est ni loin d'être le premier, ni loin d'être le dernier.

    Dans mon lycée, au début d'année une jeune fille s'est fait cramer les cheveux en raison de sa couleur de cheveux (elle est rousse). Heureusement le "feu" a vite été arrêté et elle n'a pas eu de séquelles mis à part ses cheveux un peu raccourcis. Ça m'a particulièrement touchée sachant que je suis moi aussi rousse et que même avant de l'être je n'ai jamais compris ce comportement discriminatoire envers les roux... Nous sommes tous des êtres humains qui méritent le respect, la couleur de cheveux ne fait pas la personne.

    Il y a peu, pour s'amuser, un inconnu s'est amusé à brandir un briquet proche de mes cheveux dans les couloirs du lycée "pour rigoler". Comme quoi, malgré toute cette histoire de début d'année - qui avait entraîné des poursuites en gendarmerie, etc - , certains sont définitivement cons et ne grandissent pas.

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